La création contemporaine du vitrail dans les cathédrales, églises, chapelles ou dans le domaine civil a connu depuis 1945 des bouleversements sans précédent qui touchent autant à sa complexité artistique et technique qu’à son cadre institutionnel. Cet ouvrage a pour ambition d’éclairer le public sur les nouveaux défis du vitrail contemporain. Des études de cas nous font voyager en France, tout particulièrement dans l’Aube, département fondateur de la Cité du vitrail à Troyes et organisateur des Premières rencontres internationales du vitrail, mais aussi en Espagne, en Suisse ou au Brésil. La création y est appréhendée du point de vue de ses différents acteurs – peintres verriers, artistes, historiens d’art – sans oublier à Villenauxe-la-Grande, lieu de création de l’artiste David Tremlett, de donner la parole aux habitants, les premiers concernés par cet art du vitrail que tout un chacun peut s’approprier.

Un concours, lancé en juillet 2013, par la Direction régionale des affaires cultuelles a permis de désigner une équipe de trois artistes, Jean Mauret, Dominique Fleury, Gilles Rousvoal, associés à l’atelier Duchemin ( Paris) pour réaliser la conception et la réalisation des 6 baies hautes et de 2 baies basses dans les transepts nord et sud.

 » Nous avons voulu assembler nos écritures sur l’ensemble des verrières. S’il y a trois auteurs, il n’y a qu’une parole. »

« Le texte est un tissu de sens enchevêtrés, mais aussi tout ce qui apparaît comme tissé, peut se lire comme un texte »  Roland Barthes.

L’écriture contemporaine manuscrite de Sylvie Blocher reprend l’exégèse des extraits de baptême des femmes de la paroisse. Tous ces prénoms féminins sont inscrits sur les verres, peints de grisaille, cuits au four, gravés dans la matière pour y délivrer son message .
Au Sud, c’est le contraire de l’ombre portée . Ici la lumière révèle l’ identité des signes, un peu tremblants au gré de la clarté . Les prénoms posés sur les murs , les piliers , le sol de l’église, s’étirent avec l’heure , chaque jour renouvelés, inscrits à jamais dans le dur , comme un appel à la population. Etrange présence de cette mémoire .

La répartition colorée dans la même dynamique de couleur que l’existant est partagée en tons chauds et tons froids .
Une trame ordonnée réponds au papillonnage de la nef et de l’avant chœur.
Centrée une plage doré symbolise la foi, elle capte la lumière axiale, jumelée au bleu divin de la vierge Marie.

Déséquilibré par les miroirs aux reflets déformants qui tapissaient murs et plafonds du salon XVII é de la Palagonia,j’ai depuis trafiqué l’argenture sur verre, avec le souvenir de cette matière grisâtre de miroirs ternis, très beaux, où reflets et transparences se noient .